Zineb Mezzour, artiste visuelle et data scientist suisse-marocaine, explore les structures invisibles qui façonnent le vivant. Son travail puise dans les fractales — ces formes géométriques auto-similaires décrites par Benoît Mandelbrot — que l’on retrouve dans la nature : arborescences, coraux, vagues, réseaux marins ou racines. À travers une approche sensible et scientifique, elle interroge ce langage mathématique où complexité et simplicité, infini et détail, se répondent sans hiérarchie.

La démarche de Zineb naît d’abord de l’écriture.

"Welcome to the undersean" première phrase de son manifeste qu'elle rédige comme une respiration pose son intention profonde et semble une nécessité vitale.

Parallèlement, elle expérimente les réactions de l’encre bleue sur le papier mouillé, sans savoir encore que ce bleu — couleur apaisante — allait devenir central dans sa pratique. Autodidacte, elle suit les intuitions de l’eau. Lors d’un séjour à Casablanca, elle explore de plus grands formats ; plus tard, à Marrakech, elle découvre la céramique à l’occasion d’une résidence. Chaque étape est marquée par une matière, un territoire, un déplacement.

Dans Topographie liquide, l’eau devient à la fois matière, partenaire et révélateur; sa rencontre entre l’encre, sur le papier, génère les formes fractales. Zineb détermine un cadre, une intention ; puis elle laisse agir le hasard — ce mouvement du liquide libre qui dessine à sa façon, imprévisible. Pour elle, ce hasard n’en est pas un : il reflète les logiques profondes de la nature. Le fractal est partout. Le monde est fractal. Et son œuvre, tel un souffle, en est l’expression vivante.